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> Ascension / Pic Wandel - Ile de Booth I 7 et 8 février 2010 I

"La mystique des corniches... ons" I Lionel Daudet I

...Pic Wandel : un trait rectiligne de neige, rochers, et glace mêlées. Large ou étroit, plus ou moins ramifié selon l’altitude. Suit une longue arête ourlée de gigantesques corniches, broderie entrelacée avec le ciel, dérivant jusqu’à une cime échouée dans les nuages.
Et puis certaines lignes blanches repérées attendront, futuristes… la venue des générations futures. D’autres sont jaugées, puis jugées trop dangereuses (le jeu - quel jeu ? n’en vaut pas la chandelle.)

Pic Wandel, nuit blanche, abasourdis de sommeil, après : départ le 7 février  à 19h au son de la trompette de Tristan s’il vous plaît, sommet, 980 m d’altitude, vers 5h, une heure là haut, retour par un vaste plateau glaciaire et rappels/désescalades dans un couloir neigeux, arrivée au niveau zéro à 10h15 le 8, récup immédiate par les marins, grand merci encore.
Raconter plutôt cette absence du temps, cette aparté au monde trépidant, ce bloc d’uranium qu’est l’ascension, tant ce moment privilégié est dense. Ce condensé d’actions, de survie, cette échappée belle de la condition humaine. C’est si beau, vu de là-haut, tu verras, brother !

Sommet du pic Wandel, a-t-il jamais été gravi ? Cela finalement ne m’importe peu. Ce qui m’importe en cette heure matinale, c’est plutôt : la vision aérienne du mouillage de Pléneau - entrelacs de bras de terre et de mer, nous y étions si bien ; cette arête effilée, arabesque sur laquelle nous nous sommes faufilés ; cette lithographie des montagnes omniprésentes, ces bateaux minuscules à Booth sud (ah ma chère Ada, si proche, si loin !). Et puis ces couleurs, l’Antarctique n’est définitivement pas un monde de blanc. Le mont Français sur la grande Anvers se teinte soudainement d’or, les corniches rougissent et s’enflamment, et les visages creusés par l’effort  s’illuminent, tout simplement s’illuminent, heureux.
Instants suspendus, délicieux et transparents, qu’il faut à regret interrompre. Car il faut partir, les alpinistes ne sont pas des êtres ailés. La descente : les moments de grâce se ternissent, s’appesantissent, se chargent d’un plomb languissant. La vue de cruise ships tout en bas dans le canal Lemaire me plongent dans l’hébétude. Rester concentrés pour rester en vie. Se succèdent les rappels (une dizaine au faux cap Renard, sur abalakov, cette technique simple qui a révolutionné l’alpinisme, deux trous formant un V dans la glace, dans lesquels passe la corde, no trace). S’enchaînent les pas, se désescaladent les pentes, reviennent 3 hommes vers l’océan, et l’humain. Le zodiac, nos vieux potes Kiddo et Tristan. Embrassades, accolades, revoilà le monde. Un monde d’une autre lumière, que j’aime. Aussi...

VIDEO I Dépose au canal Lemaire. Pic Wandel. Durée 6mn 05s

VIDEO I "La mystique des corniches... ons". Pic Wandel. Durée 3mn 37s

 

 
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