NO MAN'S LAND PROJECT 2010

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> Chronique d'un râleur (8) I Kiddo I

Bon, soyons clairs et précis,
Chers auditeurs, bonjour !
Voyant, au regard du courrier que nous recevons de vous tous, que les chronique d'un râleur vous plaisent, je tiens à rassurer le monde ; je n'attraperai pas la grosse tête hydrocéphale bêlante et gélatineuse qui enfle dès lors quelle est flattée (pathologie courante en nos époques), pas plus que j'aurai du mal à quitter mes bottes, mes chevilles étant plutôt moins enflées que celles de beaucoup d'olibrius sinistres et inconnus qui sévissent lors d'inter-minables (en deux mots) réunions mondaines qui se targuent d'avoir rencontré tel ou telle célébrité à la mode, ça fait bien dans la conversation ! Je déteste ! Aaaaaaahh ! Je suis en forme ce matin !
Merci donc à vous de vos encouragements pour continuer à vous faire rire jaune un moment encore, car, ne l'oublions pas, je suis le râleur et quoi de plus chiant qu'un râleur, bande de masos !
Au fait donc !
Tous ces gens qui nous envient de vivre cette aventure, je les rassure  tout de suite, l'Antarctique, c'est nul !
Vous êtes tous là à croire que c'est super de se taper un truc pareil !
Imagine !
Tu pars trois mois dans une coque de noix à six personnes, tu te tapes trois alpinistes complètement fracassés qui poussent des cris hystériques et débiles à la moindre pente glacée, t'es habillé comme un oignon de plein de couches de fringues, ça pue le gasoil et la vieille chaussette et ça pèle comme si tu faisais une rando dans un congélo !
Et pour ce qui est de la baignade, tu peux toujours courir, parce que si l'envie te prend d'aller caresser les sirènes, t'as vite fait de changer d'avis rien qu'en faisant la vaisselle à l'eau de mer glaciale.
Pas un poisson à pêcher, pas un seul poulet-frites complaisant pour gambader joyeusement sur la banquise, rien que du phoque graisseux qui fait pas envie à ton cholestérol et qui pue sa mère.

Ô misère gastronomique !
Avec ça, pas un cocotier, pas un supermarché, et surtout pas un Big Mac tartiné de ketchup infâme !
Et pour les rencontres, que des moustachus ou des barbus qui ne peuvent qu'intéresser notre Isabelle ! Parce que pour les filles, pas l'ombre d'une conquête possible derrière un iceberg. Pas folles les guêpes, elles ont leurs surfeurs sous les tropiques avec leurs peignes glissés négligemment dans le maillot de bain et elles ne vont pas venir chercher des barjots sous les glaces !
Y'aurai bien les chercheuses scientifiques rencontrées dans les bases anglaises, mais bon, les chercheuses, ici, ça cherche pas des mecs ! Ça cherche autre chose qui échappe au commun des mortels et je pense même avec mon esprit retors que ça doit leur échapper un peu aussi.
Mais je m'avance, je m'avance (et elles reculent) sur cette pente glissante et ô combien verglacée !
Et puis, surtout, il doit y avoir plein de loups déjà dans la bergerie surchauffée au fuel pour préserver la couche de zone. (Mon dieu comme je suis médisant et que ça me régale !)
De la glace, encore de la glace et toujours de la glace même pas à la vanille que je me l'adore !
Et pour finir, un temps à pas mettre  un chien dehors pour faire sa crotte sur le trottoir !
Non, non, restez chez vous, ne nous enviez pas car notre sort ne le mérite pas !
Restez chez vous bien au chaud, au moins vous avez la télé pour vous faire passer de bons moments ; les médailles olympiques qui rassemblent les foules et rehaussent chaque fois à la même occasion (Si ! Si ! Je le jure !) la cote de nos gouvernants qui le méritent tant, la roue de la fortune pour gagner de meeeeerveilleux voyages tout compris pour deux personnes et un vibromasseur à pédale (fabriqué en Chine),  Kho-Lanta pour vous faire vivre le grand frisson avec de vrais aventuriers pas vachards pour un sou, ces merveilleuses séries américaines avec des riches pleins de problèmes de cœur et de pognon et le journal télécatastrophique habituel avec ses téléjournalistes qui prennent la gueule et le ton de l'emploi selon qu'ils traitent d'une guerre ou d'un match de fouteraslebolgrosou (aie ! J'ai touché au fotebal et ça va me faire plein de copains !). J'en passe et des meilleures !
Rendez-vous compte de ce que nous ratons, j'enrage !
Ici, y'a rien ! Pas un stade pour s'insulter ! Personne pour nous supporter, nous les sportifs de l'ombre !
Mais alors rien !
Que dalle !
Zéro !
Ça vaut pas tripette, l'Antarctique.
Très surfait !
OUF ! Qu’est-ce qu'il faut faire pour rester peinards !

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