Bon, soyons clairs et précis,
je n’en peux plus, les alpinistes m’épuisent mais j’irai jusqu’au bout, il en va du sort de l’humanité entière que cette étude approfondie de cet animal sauvage, l’alpiniste.
Comme je le disais dans mes précédentes et passionnantes chroniques, dès qu’il est décroché de quelque altitude que ce soit, l’alpiniste mange, rote, pète et dort de tout son saoul.
Mais il est un trait particulier qui était encore méconnu chez ce bipède que j’ai en toute modestie découvert : le cri très particulier de cet animal au moment de la reproduction, car il se reproduit le bougre, témoin en sont toutes les tribus recensées jusqu’à ce jour dans nos Alpes françaises et cocorico !
En effet, lorsqu’il est en récréation à cette époque de l’année, l’alpiniste se met à pousser des cris que je qualifierai d’hystériques ou d’extase idiote. Ces cris sont toujours poussés dès lors que le regard d’un des leurs se pose sur une paroi rocheuse que nous approchons au cours de ce voyage d’études. Il gesticule alors et montre les signes d’une grande agitation en invitant ses congénères à faire comme lui tout en poussant ce cri si caractéristique qui le caractérise et qui révèle son caractère, soyons clairs et précis !
Il est ici important de suivre les recommandations suivantes pour bien saisir la manière dont il pousse ce cri affreux, car c’est un cri affreux :
- D’abord, prenez l’air le plus idiot dont vous êtes capables (pour ça, je vous fais confiance)
- Pointez votre doigt vers rien (c’est facile à trouver)
- Répétez après moi de façon hystérique et en prenant bien soin de prononcer le " t " final :
"GOU LOT, GOU LOT, GOU LOT !!! " Façon dindon!
Une horreur, ça me surprend toujours!
L’auteur de ces cris attire alors l’attention de ses compagnons sur certain aspect de la paroi susnommée et cela les rend tous alors très excités. Et les voilà tous à gueuler GOU LOT, GOU LOT à tire larigot et se gratter le poil (qu’ils ont très long en ce moment) à tel point que nous nous tenons toujours prêts à intervenir de peur que leur enthousiasme ne les fassent se livrer à des actes que la morale réprouve…
Après bien des observations, j’ai pu grâce à mon opiniâtreté, comprendre qu’il s’agissait pour eux de se montrer des chemins ou ils doivent se regrouper sans doute pour se reproduire, c’est pour le moment la seule explication que nous imaginons !
En tout cas ces hurlements toute la journée, ce n’est pas marrant ! Tiens, les voilà qui recommencent !
-« Allez couchés, allez ! »
Ah les sales bêtes !
Comme j’étais de bonne humeur, voilà que je m’aperçois que je devrais faire attention à ne pas me laisser aller. Parce qu’il y a tout de même des choses qui sont agaçantes.
Par exemple, et ça me met de mauvaise humeur, cette manie de croire qu’une expédition au Pôle Sud doit être forcément scientifique. Il semblerait de bon ton dans nos antichambres hypocrites et quelque peu trouillardisants de penser que d’une expédition en ces contrées dépend le sort de la planète et qu’il est important de nos jours, voire essentiel, de n’embarquer que des gens capables de faire quelque chose en ce sens !
Tss, tss, tss ! Agaçant non !?
Alors puisqu’il faut à tout prix de nos jours faire preuve d’écohypocrisie, je vais rassurer le monde, il n’y a que des scientifiques dans cette expédition :
- Dod étudie depuis longtemps jusqu'à quel point il pourra encore se geler quelques parties (sic) résultat : il a déjà légué ses doigts de pied à la science.
- Patrick notre glaciologue calcule depuis peu les effets de la glace dans le gin tonic, résultats : ça le fait rire ! C’est malin !
- Mat étudie son comportement et ses boutons après les prises régulières en milieu froid de quelques poudres autant bizarres qu’énergisantes, résultats : ça lui gratte !
- Tristan fait une étude comparative entre le vin blanc Argentin et le vin de Savoie, après de nombreux essais, résultats : égalité !
- Isabelle étudie le comportement de son bateau en mer, résultat : il flotte !
- Kiddo, professeur en rienologie étudie tout ce qui lui passe par la tête quand il se prend au sérieux, résultats : négatifs !
La belle équipe de savants que voilà !
Et pour ceux qui voudraient savoir si le Pôle Sud est en train de fondre, je peux les rassurer tout de suite, il fond comme tout glaçon dans le pastis ou nous nous mettons à force d’intelligence !
Et enfin, pour citer ce grand savant disparu et d’immense talent, Pierre Desproges ex-professeur Cyclopède, je ne dirai qu’un mot qui en comporte deux : "étonnant non !?"
Pouf, trompette des Shadocks !